Syndrome de Lynch : Un soutien psychologique parfois nécessaire

Mlle Marjolaine Corbeil –  Psychologue – Service de Génétique Clinique Guy Fontaine -Hôpital Jeanne de Flandre – CHRU Lille

La mise en évidence de certains facteurs génétiques de prédisposition à la survenue du  syndrome de Lynch apporte de nouveaux éléments de compréhension et des possibilités d’adaptation de la surveillance médicale, bénéfiques pour l’individu  concerné. Néanmoins, la recherche chez un individu de la présence éventuelle du facteur génétique en question n’est pas sans conséquence(s) psycholo-gique(s) pour le patient.        La recherche de la mutation génétique responsable du syndrome de Lynch peut se faire, soit chez des patients atteints d’un cancer, soit chez des individus en bonne santé appartenant à une famille pour laquelle cette mutation est identifiée (on parle alors de test pré-symptomatique). Dans ces deux cas, il s’agit de personnes ayant une histoire individuelle et/ou familiale plus ou moins marquée par la maladie ; ce qui peut être source d’importantes souffrances psychologiques (anxiété, peur, angoisse, tristesse, dépression…).

Dans l’une ou l’autre des situations, le rôle du psychologue sera donc dans un premier temps d’évaluer l’état émotionnel du patient rencontré et d’éclaircir avec lui les enjeux que recouvre le test génétique.

Dans le cas où le patient est le premier membre d’une  famille chez qui  la  mutation  génétique est recherchée, il pourra s’agir de vérifier la compréhension de l’information et de travailler à la transmission de celle-ci aux autres membres de la famille (culpabilité de devoir transmettre « une mauvaise nouvelle », anticipation anxieuse des conséquences possibles pour les membres de la famille et pour leurs relations, culpabilité de la possible transmission de la mutation génétique à la descendance…).
Dans le cadre d’un test pré-symptomatique, il s’agira d’accompagner la personne dans sa prise de décision quant au fait de faire ou non le test génétique (toujours en respectant le souhait de ne pas savoir) : Aborder les motivations à cette démarche ; Anticiper les implications positives et négatives du test pour le patient concerné ; aborder la surveillance qui peut-être considérée comme lourde à engager…
Reste bien évidemment la possibilité d’une réaction psychologique adaptée et proportionnée, n’entraînant pas de détresse excessive pour le patient.

Quelle que soit la situation, en collaboration avec le généticien, le psychologue veille à accompagner au mieux le patient dans son adaptation à la connaissance de son statut génétique (porteur ou non porteur de la mutation), et à proposer un suivi adapté à chacun.

M Corbeil – Oct 2011