La coloscopie virtuelle

Pr Philippe Otal, Radiologie viscérale, vasculaire et interventionnelle – CHU Toulouse

La coloscopie virtuelle est une technique en plein développement grâce aux extraordinaires avancées technologiques que connaît depuis plusieurs années le scanner. Les coloscopies optique (traditionnelle) et virtuelle ont deux points communs : dans les deux cas, le côlon doit être aussi propre que possible, moyennant une préparation basée à la fois sur un régime sans résidu et sur une purge. Par ailleurs, de même que l’endoscopiste insuffle de grandes quantités d’air pour déplisser la paroi colique, la réalisation d’une coloscopie virtuelle impose l’introduction d’une petite sonde dans le rectum pour obtenir la distension colique indispensable à l’interprétation du scanner. Inversement, alors que la coloscopie optique est réalisée sous anesthésie générale, la coloscopie virtuelle l’est en ambulatoire.
Les indications de coloscopie virtuelle acceptées par la communauté scientifique sont les échecs (par exemple du fait de boucles coliques trop importantes) et les contre-indications (généralement d’ordre anesthésique) de la coloscopie optique.
Le débat reste ouvert sur son utilité dans le dépistage du cancer colo-rectal.

Les polypes sont d’autant plus facilement identifiés qu’ils sont plus gros et plus saillants, les erreurs les plus fréquentes sont liées à une mauvaise préparation colique ou à une mauvaise distension. Les performances en terme de détection de polype sont excellentes si l’on considère les grosses lésions (à partir de 8 – 10 mm), autorisant certaines équipes, notamment aux Etats-Unis, à intégrer la coloscopie virtuelle dans l’arsenal des outils de dépistage pour les populations à risque moyen.

Dans le cas particulier du syndrome HNPCC, la problématique est différente dans la mesure où des lésions de plus petite taille (nettement moins de 1 cm) voire planes doivent être ciblées, moyennant en particulier les techniques de coloration. Dans ces deux types de lésion, la coloscopie virtuelle pâtira, jusqu’à preuve du contraire, de performances diagnostiques médiocres.

Pr Philippe Otal – CHU Toulouse – Octobre 2008